Travailler en période de confinement

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09 avr Travailler en période de confinement

J’écris ce message depuis le Parc Naturel Régional du Perche où j’ai installé mon atelier il y a moins d’un an. Mes conditions de travail y sont idéales, avec un atelier spacieux et autours le printemps qui explose alors que tous les voyants de l’actualité sont au rouge…

Alors évidemment il y a le soucis des personnes malades, des personnes qui soignent, des personnes qui doivent s’exposer, et puis le soucis de l’avenir avec une belle collection qui était en production dans 2 ateliers de couture parisiens lorsque tout s’est soudainement arrêté. Et puis au-delà de la viabilité de mon activité en péril comme celle de tant d’autres, vous me manquez. Mais c’est aussi un temps privilégié pour accéder à l’essence même de mon travail qui nécessite le temps suspendu. Ce temps-là je l’ai découvert d’abord livré à moi-même quand j’ai appris et commencé à exercer mon métier, puis je l’ai reconnu en voyageant auprès d’artisans en Asie, chez les artisans du batik en Indonésie en particulier qui m’ont nourrie de leur art et de leur rapport (ou leur non rapport) au temps. Alors j’ai appris à chérir ce temps, à lui offrir les conditions de son déploiement, même au cœur de Paris et du climat d’urgence que peuvent générer banquiers, propriétaires de locaux commerciaux, (certains) clients , fournisseurs… Le temps suspendu c’est le secret de ma paix, de mon équilibre, et parfois, quand tout est aligné,  de la beauté de mes créations.

Comme je vous le disais, la collection d’été est déjà prête, mais bloquée dans le confinement. Alors j’emploie ce temps à coudre et créer les modèles qui m’accompagneront au Japon à la rencontre des artisans d’art qui fabriquent des kimonos, cette deuxième partie de 2020. Blanc, tissus nobles, finitions délicates, dignes et pures. Légèreté, transparence, corps absents… pour le moment…
Travailler tout ce blanc est une vraie thérapie pour contrer les fantômes de la pandémie mondiale.

Il me tarde de vous revoir!

Portez-vous bien et bon courage pour cette période.

Amicalement,

Marie Labarelle

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