Dans le sillage de la précédente collection ‘l’Envol des Femmes aux Semelles de Vent », cette nouvelle collection a été pensée légère, évanescente, furtive et protéiforme à l’instar des nuages.
Une femme paysage nous livre ses déclinaisons chromatiques d’une journée d’été, elle tire son nom « La Nuheure » d’un ouvrage de Jacques Roubaud: Ciel et terre et ciel et terre et ciel:
«(…) la durée, au lieu d’être mesurée en minutes, en heures, en jours, le serait en nuheures; une «nuheure» serait le temps que mettrait le plus merveilleux des nuages à traverser le ciel. Et cette «nuheure» en fait s’allongerait indéfiniment, les nuages sans cesse ralentissant pour ne pas arriver au bout de leur course, pour ne pas quitter son regard, pour demeurer liés à lui dans le bonheur aérien, et la solitude partagée de la contemplation.»
Photographies : Armelle Bouret: www.armellebouret.com
Illustrations : Chloé Sanson
Vidéo : Delphine Graticola Gordon
Modèles : Maythinie, Muriel et Angélique
Cinq heures dix sept du matin :
nuit.
Cinq heures quarante six du matin:
premières lueurs.
Six heures vingt deux:
l’aube.
Six heures vingt trois :
l’heure de Rayleigh.
Six heures cinquante huit :
Six heures cinquante neuf :
Sept heures quarante sept :
petit jour.
Dix heures dix huit :
matinée.
«Elles se fondent (…) en ondes et vapeurs légèrement rosées, avec des ombres
à peine violettes et quelques soupirs de lumière plus claire (mais pas blanche),
dans une voûte céleste elle-même estompée.» Le Nuvolaire, Fosco Maraini
Midi une :
Dix huit heures vingt huit :
demi-soir.
Quatorze heures cinquante trois :
Dix neuf heures quarante sept :
demi-jour.
Vingt heures et sept minutes :
soleil couchant.
Vingt heures cinquante deux :
crépuscule.
Vingt et une heures trente huit :
dernières lueurs.
Vingt trois heures quarante cinq :
«Il rêva qu’il descendait en barque une rivière, la rivière du temps;
et en même temps c’était le ciel.»
Jacques Roubaud, Ciel et terre et ciel et terre et ciel